À l’ouest de la Sicile, entre Palerme et Trapani, Ségeste abrite un site archéologique de première importance. Rideau sur les attraits de la destination !
Dominant la colline Bàrbaro, les ruines grecques de Ségeste ne cessent d’attirer les touristes à Calatafimi-Segesta. L’ancienne cité élyme appelle à un voyage au cœur de la civilisation hellénistique, quand Athènes était le centre du monde, quand la Sicile commandait le commerce maritime de la Méditerranée aux côtés de Syracuse et de Carthage, et quand le culte des idoles s’imposait en tant que règle universelle. Circuit archéologique, tour du château Eufemio ou promenade dans les vergers, le séjour à Segesta est riche en possibilités. Réservez immédiatement le billet d’entrée pour Segesta, une destination passionnante, dépaysante et hors du temps dans la province de Trapani.
Le débat sur les origines de la colonie grecque de Ségeste est un casse-tête pour les archéologues. Les habitants seraient des descendants d’immigrants troyens qui ont fui vers la Méditerranée pour semer les Achéens à l’issue de la Guerre de Troie. Débarquant dans la région occidentale de la Sicile, ils se seraient unis à leurs voisins – les Sicanes –, formant par la suite le peuple des Élymes. C’est ce que rapporte l’historien Thucydide dans ses écrits. Le peuple serait issu d’Élymos, l’enfant bâtard d’Anchise et d’Aphrodite. Mais tout cela relève des récits mythologiques sans aucune preuve historique irréfutable.
La cité élyme a été fondée plus de 600 ans avant l’ère commune. Au cours des guerres puniques, les Élymes acceptaient de se rendre aux Romains, qui ont fait preuve à leur égard d’une rare gentillesse. Cet événement tend à confirmer la mythologie, car les deux peuples seraient donc issus de la même race troyenne.
Les sources grecques racontent que les Ségestans se sont disputés perpétuellement contre leurs voisins Sélinontais. Ce conflit a servi à Athènes de prétexte pour régler son compte avec Syracuse et Carthage. L’an 409 av. J.-C., la cité de Sélinonte a été razziée et réduite en cendres, tandis que Ségeste sortit victorieuse grâce à l’intervention militaire des Carthaginois.
Le siècle suivant, la roue a tourné, car Syracuse a pris de l’avance sur Carthage sur le plan économique et militaire. Le tyran Agathoclès obligea les Ségestans à se rebeller contre leur ancien allié et, devant leur refus, il les vendit en esclavage au début de l’an 300 av. J.-C.
Au Moyen Âge, la cité élyme s’est complètement éteinte ; les Normands ont investi le lieu, mais ils ont été supplantés par la maison royale d’Aragon et les Bourbons. le ch
Le tourisme anime la vieille ville depuis 2012, date à laquelle elle a été déclarée « site archéologique ». Elle fait maintenant partie du territoire de Calatafimi-Segesta, une ville de 6 507 habitants, elle-même intégrée dans la province de Trapani. Des milliers de touristes viennent tous les ans la visiter pour son architecture dorique parfaitement préservée qui la rend unique dans toute la Sicile.
Perchée à 338 m d’altitude, la cité grecque de Ségeste offre beaucoup à découvrir, entre balade en pleine nature, trésors médiévaux et hommage aux vestiges d’une civilisation révolue.
Édifié vers 300 ans av. J.-C., le théâtre grec de Ségeste est un endroit magique à découvrir. En considérant la taille de l’amphithéâtre, votre imagination battra des ailes en songeant aux manifestations musicales et artistiques qui s’y déroulaient autrefois. L’auditorium disposé en gradins concentriques est relativement en bon état ; là s’asseyaient les spectateurs pour regarder une pièce de drame ou de tragédie, comme les auteurs grecs savaient en produire
À la différence des théâtres de la Grèce Antique, le théâtre de Ségeste se tourne en direction du nord pour jouir de la vue sur les collines verdoyantes et la mer Méditerranée.
Achevé entre 470 et 490 av. J.-C., ce sanctuaire a été construit extra muros, au-dessus d’un éperon rocheux dans un cadre bucolique à souhait, entre collines boisées, montagnes et larges bassins fertiles.
Le temple d’Héra ou Grand Temple, pour l’appeler autrement, est l’une des réalisations les plus sophistiquées de l’art hellénistique. On suppose que les Ségestans se sont enrichis de la relation commerciale avec les villes grecques de l’époque. Beaucoup d’indices laissent cependant croire que la construction n’a pas pu être terminée jusqu’au bout : les pilastres non moulurées, l’inexistence de cella dans laquelle repose la statue de l’idole, sans parler du comble manquant, sachant que tous les
Au pied de la colline Barbaro, un sanctuaire datant de l’Antiquité tient encore débout, que les chercheurs ont mis au jour lors d’une campagne de fouilles au xixe siècle. Derrière le grand mur rectangulaire, vous serez ravis de contempler des ouvrages relevant de l’ordre dorique.
Une maison-musée consacrée à l’histoire de Garibaldi, une importante figure politique de l’Italie ;
Une eau thermale utilisée déjà par les Grecs et les Romains pour soigner des maux de rhumatisme.
Outre le site archéologique de Ségeste, Catalimi se vante de posséder un patrimoine médiéval d’exception.
Construit vers la moitié du xiie siècle et rénové au xiiie siècle, le château fortifié, qui servait initialement de résidence aux ducs et gouverneurs d’Aragon avant d'être occupé par des prisonniers, constitue une excellente introduction à l’histoire de la ville.
Fondée il y a 800 ans, l’église mère de la cité – en italien église de San Silvestro Papa – a pris le nom de son saint patron qui, selon la légende, veillait à la sécurité des habitants contre l’incursion des barbares. La façade austère et nue ne doit pas vous décourager : en progressant jusqu’à l’autel, vous trouverez un magnifique retable en marbre de Carrare imaginée par Bartolomeo Berrettaro et Giuliano Mancino, que la critique considère comme un bijou de la Renaissance.
Difficile de passer à côté de la splendide église franciscaine, dont le nom est associé au culte de l’archange Saint-Michel. La qualité de ses stucs et de ses toiles de peinture laissera le visiteur sans voix.
Bâti sur les restes d’une vieille église dédiée à Sainte-Cathérine-d’Alexandrie, cet édifice présente la particularité de contenir un christ en bois auquel la croyance populaire attribue des pouvoirs de guérison.
Située dans la région sicilienne, Ségesta connaît un climat méditerranéen assez prononcé : la sécheresse estivale succède aux hivers frais et humides. En juillet et août, la température peut monter à 35o C. L’été est une période idéale au voyage, mais préparez-vous à affronter un flot de touristes. Les plus malins choisiront des dates au printemps, entre mai et mi-juin. Les journées se réchauffent en cette saison sans être caniculaires, et la floraison des vergers donne vie aux paysages.
Avec la robustesse de son réseau routier, venir à Ségeste n’a jamais été aussi facile que vous soyez un touriste italien ou étranger. La ville se trouve à 32,5 km environ de Trapani en prenant l’autoroute A29, et à 73,5 km de Palerme, la capitale sicilienne.
Adepte des transports en commun ? Les lignes de bus gérées par la compagnie Tarandola desservent les villes de Palerme, de Castellamare del Golfo et d’Alcamo en partant chaque heure. Toutes s’arrêtent à Calatafimi-Ségesta.
- faire une visite guidée du site archéologique de Ségeste ;
- étudier les détails sculpturaux du temple dorique ;
- contempler le péristyle ;
- explorer les superbes ruines du théâtre grec ;
- rêver à quoi ressemblait la cité de Ségesta il y a deux milliers d’années ;
- déjeuner en plein air en famille ;
- vous promener dans le village médiéval.