Ollantaytambo - Nomadays

Pérou

Les ruines d'Ollantaytambo

Situées dans la Vallée Sacrée des Incas, les ruines d’Ollantaytambo constituent un site archéologique péruvien d’une grande importance historique et culturelle. Cet ancien complexe militaire, religieux et agricole est un témoignage fascinant de l’ingéniosité et de la grandeur de la civilisation inca. Afin d’atteindre les ruines, il faut monter des escaliers et accéder à chacune des terrasses incas. Pour les passionnés d’histoire et d’archéologie, les ruines d’Ollantaytambo offrent une expérience inoubliable, enrichie par la beauté naturelle et la riche culture du Pérou.

Histoire

Ollantaytambo, souvent appelé simplement « Ollanta », était un important centre administratif et militaire inca. Construit au XVe siècle sous le règne de l’empereur Pachacútec, ce site servait à la fois de forteresse, de temple et de centre agricole. Les Incas utilisaient Ollantaytambo comme une base stratégique afin de contrôler la vallée de l’Urubamba et comme point de départ des expéditions vers la jungle amazonienne.

Après la conquête espagnole, Ollantaytambo devint le site des rares victoires des Incas sur les conquistadors. Après sa défaite contre les Espagnols à Sacsayhuamán, Manco Inca, un des derniers empereurs incas, s’est enfui dans la forteresse d’Ollantaytambo. En 1536, il réussit à repousser les forces espagnoles, composées de 70 cavaliers et de nombreux fantassins, dirigées par Hernando Pizarro (le demi-frère de Francisco Pizarro). Les conquistadors ont été attaqués par une avalanche de rochers, de lances et de flèches depuis les hauteurs des terrasses. Ce qui les a empêchés d’atteindre la forteresse. 

Cependant, peu de temps après, les envahisseurs espagnols lancèrent une seconde offensive, avec le renfort d’une cavalerie quadruplement consolidée.  Les Incas durent finalement abandonner le site d’Ollantaytambo et se retirer dans la jungle, à Vilcabamba.

Architecture et ingénierie

Les ruines d’Ollantaytambo sont un exemple de l’architecture et de l’ingénierie inca. En les parcourant, les visiteurs peuvent admirer des temples majestueux, des terrasses, des murs de pierre taillés et autres vestiges fascinants. La construction de ce site par les Incas reste encore énigmatique. Toutefois, certains des secrets de cette civilisation ont été petit-à-petit découverts grâce aux recherches archéologiques.

La forteresse

Afin d’accéder à la forteresse, les touristes doivent acheter un boleto turistico. Le site peut être visité du lundi au dimanche, de 7h00 à 18h00. Se trouvant à environ 2800 mètres d’altitude, et édifiée à partir d’un incroyable assemblage de pierres, la citadelle surplombe le rio Urubamba et trois vallées. Du haut de la forteresse, les visiteurs peuvent admirer la vue sur le village d’Ollantaytambo et ses rues en épis. En outre, la forteresse d’Ollantaytambo disposait également de défenses militaires et servait à protéger la capitale de l’empire Cusco des éventuelles offensives. Toutefois, à la base, elle était utilisée comme avant-poste afin d’envahir la Vallée Sacrée et les régions au Nord.

Le Temple du Soleil

Le site est dominé par une série de murs et de tours fortifiées qui offraient une protection contre les envahisseurs. Le « Temple du Soleil », construit à partir de blocs de pierre colossaux parfaitement ajustés, est l’une des structures les plus impressionnantes d’Ollantaytambo. 6 monolithes de couleur rose constituent une énorme paroi ayant une forme géométrique représentant le cycle de la vie. Un des deux gigantesques linteaux est encore fixé à la rampe qui servait à l’installer. Les épaisses dalles de pierre du temple sont toujours visibles.

Les terrasses

Les terrasses agricoles, qui recouvrent les flancs des montagnes environnantes, sont parmi les mieux conservées de la région. Elles permettaient non seulement de cultiver des denrées alimentaires à des altitudes élevées, mais elles jouaient également un rôle crucial dans la prévention de l’érosion et la gestion des ressources en eau. De plus, les terrasses en degrés étaient utiles pour se défendre contre les ennemis. Par ailleurs, elles servaient également à stabiliser l’immense édifice érigé en pente.

Les murs sans mortier des Incas

La technique inca d’assemblage des blocs de pierre sans joints visibles ni mortier reste un mystère. Les blocs, ajustés avec précision, sont si bien adaptés qu’une feuille de papier ne peut y être insérée. Les Incas utilisaient les formes naturelles des pierres, et les taillaient avec des outils robustes comme l’hématite. L’alignement des façades était crucial pour un ajustement parfait. Les bâtisseurs incas avaient aussi recours à des agrafes en bronze en forme de T. Cette méthode était héritée de la civilisation pré-inca de Tiwanaku. En outre, des bosses ou des saillies visibles sur certains blocs de pierre sont visibles. Elles servaient probablement à fixer des corder afin de soulever les pierres, indiquant que le site n’était pas achevé à l’arrivée des envahisseurs espagnols.

Le transport des pierres

Les Incas ont construit le site d’Ollantaytambo en transportant d’immenses blocs de pierre grâce à des rampes encore visibles aujourd’hui. Ces monolithes provenaient d’une carrière se trouvant sur le versant de la montagne. Les blocs, transportés depuis 6 km, nécessitaient des centaines, voire des milliers d’ouvriers et l’utilisation des systèmes de plans inclinés. Les « pierres fatiguées » ou trop lourdes à déplacer, ont été abandonnées et sont encore visibles. Par ailleurs, les Incas détournaient aussi le cours de la rivière Urubamba pour faire traverser les pierres.

Les canaux d’eau

Le système complexe de canaux d’eau du site d’Ollantaytambo fait également partie des preuves de l’ingéniosité des Incas. Il avait pour utilité d’acheminer l’eau depuis les montagnes environnantes jusqu’au site. Fonctionnant toujours de nos jours, ces canaux servaient autrefois à :

  • Irriguer les cultures et les terrasses
  • S’approvisionner en eau potable
  • Gérer les eaux de pluie.

Ils ont été mis en place en suivant les contours naturels du terrain, démontrant une connaissance approfondie de la topographie locale. Les canaux étaient inclinés de façon optimale afin de maintenir un débit constant, empêchant l’érosion et les débordements.

En outre, les visiteurs peuvent découvrir des fontaines et des bassins, intégrés dans le système de canaux, qui servaient à des fins rituelles ou domestiques. La plus connue est la fontaine de la Ñusta (princesse en quechua), qui se trouve dans le Temple de l’Eau.

Autres vestiges à découvrir

Sur le site d’Ollantaytambo, les visiteurs peuvent voir les ruines des maisons avec des portes d’entrée et avec des ouvertures telles des fenêtres pour certaines.

En suivant un étroit sentier créé sur la montagne, il est possible d’atteindre l’autre versant du site. On peut y voir un bâtiment de quatre étages. Il s’agit probablement d’entrepôts agricoles appelés colcas ou qolqas. En montant encore, on distingue une bâtisse ressemblant à une prison. Par ailleurs, depuis ces hauteurs, les visiteurs peuvent admirer le site de Pinkuylluna, situé sur la montagne opposée.   

Importance culturelle et religieuse

Ollantaytambo n’était pas seulement une forteresse et un centre agricole. Il s’agissait également d’un lieu de grande importance religieuse. Le site abrite plusieurs temples et sanctuaires dédiés aux dieux incas. En effet, les Incas avaient une profonde compréhension de l’astronomie et alignaient souvent leurs structures avec des événements célestes. À Ollantaytambo, on peut observer plusieurs alignements solaires et des marqueurs astronomiques qui témoignent de cette connaissance avancée. Ceux-ci permettaient de déterminer les moments propices pour les semailles et les récoltes.

Les ruines d’Ollantaytambo aujourd’hui

La conservation des ruines d’Ollantaytambo est une priorité pour les autorités péruviennes et les organisations internationales. Le site est vulnérable à l’érosion, aux tremblements de terre et aux dommages causés par le tourisme. Des efforts sont en cours afin de protéger et restaurer les structures tout en permettant aux visiteurs de continuer à explorer ce trésor historique.

  • Les initiatives de conservation incluent par exemple :
  • La restauration des terrasses agricoles
  • La stabilisation des structures endommagées
  • La mise en place de chemins balisés pour les visiteurs afin de minimiser l’impact sur le site.

La sensibilisation des voyageurs à l’importance de respecter les ruines et de suivre les règles établies est également cruciale pour la préservation de ce patrimoine.

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