Téhéran est aussi bien la capitale que la première métropole de l’Iran. Revue de détail des points d’intérêt de la ville.
Quand, en 1797, le naturaliste français Guillaume-Antoine Olivier foulait pour la première fois le sol de la Perse, il décrivait Téhéran comme une cité bâtie à moitié, envahie par les arbres et la végétation. Il n’aurait pas écrit les mêmes propos s’il avait vu la métamorphose de la ville sous le règne de Fath Ali Shah, qui l’a restructurée dans l’intention de bâtir une capitale grandiose et colorée. Considérée comme une puissance industrielle de premier ordre, la ville téhéranaise est moins bien connue sur le plan touristique. Quel dommage pour nos visiteurs ! La fraîcheur du climat, la richesse des musées, les jardins arborés à la perse, les demeures palatiales témoignant de l’âge d’or des Kadjar en font pourtant l’une des meilleures destinations touristiques au Moyen-Orient. Peut-être rêvez-vous de voyage en sac à dos, les stations montagneuses de Tochal vous accueillent à bras ouvert. Sinon, une visite accompagnée vous permettra de voir sous un regard neuf les sites de l’Unesco ressassés par les médias.
La controverse sur l’étymologie de la ville est un casse-tête irrésoluble jusqu’à maintenant. Pour les uns, Téhéran est forgé sur le mot « Tah-rân » qui veut dire contrée chaude, l’antonyme de « Shem-rân » (contrée froide) ; d’autres le rattachent au terme « Tir-an » qui se traduit par « terre désertique ».
Si l’origine du nom de la ville reste un mystère, on sait du moins que les traces d’occupation humaine remontent au Néolithique. À l’origine, Téhéran était un petit bourg vivant sous l’influence de Rhagès, une grande agglomération dirigée par les Seldjoukides en 1042 et mise à sac deux siècles plus tard par les Mongols. Abandonnant Rhagès, les habitants se sont établis à Téhéran, qui est à 8 km seulement et offre un milieu naturel plus hospitalier grâce à la douceur du climat. Avant ce déplacement de masse, aucune trace d’aménagement n’était visible sur le site.
A l’époque de la dynastie timouride, Téhéran commença à remplir des fonctions administratives et urbaines. Un palais royal se dressait au nord de la ville, à l’endroit même où se situe le futur palais de Golestân. Sous le règne de Thamasp Ier, descendant des Safavides, le site s’est doté de tours fortifiées au nombre de 114. Le bazar historique date de cette période. Ensuite, Abbas II y fit aménager un bureau de secrétariat destiné à l’accueil des ministres et des ambassadeurs étrangers. La décision de fortifier Téhéran était liée à une volonté de contrôle géostratégique : les menaces d’invasion venaient surtout de l’empire russe et de l’empire turkmène. Ce projet a été finalisé par Karim Khan, l’ancêtre de la dynastie Zand. À la fin du xviiie siècle, le site n’est plus simplement un chef-lieu administratif, mais acquit le statut d’une importante citadelle royale (Arg).
Le 12 mars 1786, Téhéran fut élevée au rang de capitale après que Mohamad Khan s’empara du pouvoir. Les dirigeants du clan Kadjar lancèrent un processus de rénovation sans précédent. Nombre de bâtiments somptueux virent le jour : des mosquées, des badguirs, des portes monumentales et des palais d’été de la noblesse. La vie économique s’est concentrée autour du Grand Bazar, alors que les quartiers huppés à vocation résidentielle sont regroupés au nord.
Forte de 15 millions d’habitants, Téhéran est l’une des métropoles les plus vivantes et dynamiques du Moyen-Orient. Elle a connu une urbanisation rapide après le boom de l’exploitation pétrolière dans les années 1970. Plusieurs handicaps trahissent la jeunesse de l’économie : des familles de refugiés habitent dans les bidonvilles ; un actif sur dix travaille dans le secteur informel ; plus de 2 téhéranais sur 10 gagnent un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Mais, à bien des titres, Téhéran se donne les apparences d’une ville moderne.
Mêlant le visage d’une ville désuète à celui d’une ruche industrielle bruyante et cosmopolite, Téhéran fascine les plaisanciers par sa diversité. À part la visite du patrimoine historique, vous aurez de nombreuses opportunités de randonnée et de shopping.
En flânant dans le nord de la ville, plusieurs palais royaux n’attendent qu’à être visités :
L’abondance des espaces verts, dont la création date de l’époque de l’empire perse, est un attrait majeur de la capitale iranienne. Le besoin de répit emmène tant les touristes que les autochtones dans ces parcs publics.
Impensable de visiter Téhéran sans aller faire un tour au Grand Bazar historique, qui exprime par excellence l’ambiance et la couleur locale. Cette antique place rassemble des auberges, des mosquées et des galeries commerçantes, symbolisant le partage du pouvoir entre la riche bourgeoisie et le clergé au cours du xxe siècle. On y rencontre une profusion de marchandises : épices, nougats, bonbons, objets de décoration, châles ou chaussures faits à la main, tapisseries persanes… On y vend et y achète de tout, et ce, à tous les prix. L’apparition des magasins de mode et de joaillerie de luxe est plus récente, en lien direct avec le développement du tourisme.
Si vous comptez rester plus de deux jours à Téhéran, invitez-vous dans les hauteurs de Tochal. Sa haute altitude, comprise entre 2 820 et 3 850 m du niveau de la mer, en fait un rendez-vous idéal pour les passionnés de randonnée, de remontée mécanique et de vue pittoresque sur les montagnes. La station bénéficie d’une qualité d’enneigement extraordinaire. Mais si le ski n’est pas votre tasse de thé, vous pourrez expérimenter d’autres activités sportives : le tir à l’arc, le paintball, la marche à pied ou le tennis.
Bien que située dans une région désertique, Téhéran est protégée par la ceinture montagneuse de l’Elbourz qui apporte un peu de fraîcheur et tempère l’aridité du climat. Du coup, la ville est partagée en deux zones climatiques bien distinctes : les zones montagnardes sont fraîches et pluvieuses, alors que la chaleur règne impitoyablement au sud de la métropole, à cause de la proximité du désert Dasht e-Kavir.
Mieux vaut éviter l’été, même si la température baisse dans la soirée. Toutefois, si vous voulez partir en montagne et profiter d’une vue aérienne, les mois de juin, juillet et août sont les plus recommandés. Pour visiter le palais royal de Golestan, explorer les musées ou faire un pique-nique dans les parcs, choisissez des dates en avril, mai, octobre ou en novembre.
Le tourisme à Téhéran est facilité par la qualité des infrastructures de transport. Le réseau routier est en bon état et couvre la totalité des destinations touristiques. De plus, l’approvisionnement en essence à très bon prix est une motivation de plus pour visiter la ville.
Cela étant, il est important d’avertir les voyageurs sur l’insécurité qui règne dans les pays voisins : Turkménistan, Afghanistan, Arménie… L’avion est de ce fait l’option de transport la plus sûre pour se rendre à Téhéran. La capitale dispose de deux aéroports : la piste d’atterrissage de votre vol sera l’aéroport Imam Khomeini, attendu que l’aéroport Mehrabad accueille uniquement les vols intérieurs.
Au départ de Paris, le vol pour Téhéran dure entre 7 heures et 40 minutes et 11 heures selon la compagnie aérienne. Pour franchir les 40 km qui séparent l’aéroport du centre-ville, vous avez le choix entre le taxi et le métro. L’aéroport travaille avec trois opérateurs de taxi qui vous emmènent à votre hôtel de séjour au prix de 10 à 13 €.
- grimper au sommet de la Tour Milad pour jouir de la vue panoramique ;
- s’égarer dans le jardin du palais de Golestan ;
- admirer la collection grandiose du musée des Beaux-Arts au palais de Saadabad ;
- se poser en photo devant le portail principal du palais de Niavaran ;
- passer des moments de découverte culturelle au Musée national de l’Iran ;
- faire un tour dans la mosquée de l’Imam Zadeh Saleh ;
- profiter d’une soirée shopping dans le Grand Bazar ;
- se promener dans le parc national de Sorkeh Hesar ;
- prendre un bol d’air pur à la station de sports d’hiver de Tochal.