Guatemala

En plein cœur de Chichicastenango, l'église Saint Thomas est un incontournable religieux du Guatemala. Sa façade blanche attire les visiteurs, tout comme son rôle central dans la vie culturelle locale. Découvrez un endroit sacré où rites catholiques et traditions mayas se mélangent.  

Une petite histoire 

L'église Santo Tomás a été érigée pour remplacer une ancienne paroisse devenue trop petite pour une ville en pleine expansion. Les travaux ont débuté au XIVe siècle, mais la première structure a été partiellement détruite en 1499. Entre 1512 et 1525, l'artiste Felipe Bigarny a réalisé le portail principal et le retable. En 1534, les derniers vestiges de l'ancienne église ont été démolis. La construction du nouveau bâtiment a été confiée à Juan de Rasines, puis à son fils Pedro. Malgré quelques retards, l'église a été inaugurée en 1607. Au fil des années, elle a connu plusieurs rénovations, notamment après qu'un éclair a frappé sa tour en 1717. En 1931, l'église a obtenu le titre de monument historique et artistique national.  

A la découverte de l'Église Santo Tomas  

Vous trouverez cet édifice catholique romain sur la place du marché de Chichicastenango, au Guatemala. Dédiée à l’apôtre Thomas, cette église n’est pas seulement un lieu de culte, mais un espace profondément respecté par les prêtres mayas K'iche', qui y perpétuent leurs rituels en brûlant de l’encens et des bougies.

Pour y accéder, vous gravirez 18 marches dont chacune représente un mois du calendrier maya. Juste à côté, laissez-vous impressionner par la pierre sculptée de la Cofradía de Pascual Abaj. Ce lieu vénéré, où se déroulent des rituels ancestraux, porte des inscriptions qui relatent les exploits du roi Tohil.

Son architecture intérieure  

L'église se distingue par ses trois nefs de même hauteur, séparées par de robustes piliers circulaires et cruciformes. Connu sous le nom d'« église-halle », ce style est mis en valeur par des voûtes d’ogives en étoile, ornées de nervures qui dessinent des motifs géométriques. Ces voûtes sont les œuvres de Pedro de Origoitia et d’Andrés de Venea.

Le retable principal

Le retable principal est un véritable chef d’œuvre baroque aux couleurs dorées. Il se compose de trois sections richement ornées de colonnes décoratives et de sculptures religieuses. Prenez le temps d’admirer les figures de Saint Thomas, Saint Joseph et l’Assomption. Au sommet, c’est la statue de Saint Michel qui vient couronner cet ensemble avec élégance.

Chapelle de la Solitude

La chapelle de la Solitude, située derrière le retable principal, vous réserve une surprise visuelle. Son plafond, orné de fresques, représente la Passion et la Résurrection. Au centre, laissez-vous toucher par la sculpture de La Dolorosa, qui veille avec compassion sur un Christ gisant, délicatement placé dans un cercueil en verre. Ne manquez pas non plus les niches environnantes, où se trouvent les statues de Saint Félix et de Saint Matthieu.

Orgue baroque

L'orgue baroque du XVIIe siècle est une pièce maîtresse installée dans une boîte rococo. Avec ses 1 700 tuyaux, il produit encore sa sonorité d'origine, surmonté d'une belle peinture de Sainte Cécile. Admirez également la magnifique peinture de Sainte Cécile, la patronne des musiciens, qui surplombe cet instrument.

Sacristie

Entrez dans la sacristie, où une coupole surmontée d'une lanterne inonde l'espace d'une lumière douce et apaisante. Admirez les meubles en bois sculpté qui embellissent cet endroit, ornés de reliefs représentant des saints et de délicats motifs floraux. Cet espace est également embelli par une toile de La Piedad et une statue de San Roque.

Son architecture extérieure

Le Portail principal
Découvrez le portail principal, également connu sous le nom de "portail de midi". C’est une œuvre réalisée dans un style plateresque par l'artiste Felipe Bigarny. Construit avec des pierres taillées dans le style du XIXe siècle, provenant des carrières de Fontecha, ce portail est pensé comme un véritable retable. Il raconte des histoires de la Passion et met en valeur Saint Thomas, grâce aux dons généreux des habitants qui ont contribué à sa création.

Ce chef-d'œuvre se divise en trois parties distinctes et comporte six sections verticales et un grenier. Les douze apôtres, vêtus de costumes traditionnels, ornent les côtés, tandis que Saint Jacques le Majeur se distingue en tant que pèlerin. Au centre, deux portes en arc se dressent, flanquées par un pilier de style roman et ornées d'une frise de visages d'anges qui semblent veiller sur vous.

Regardez en haut : les tympans semi-circulaires présentent des scènes emblématiques de la Passion. À gauche, vous pourrez voir l’incrédulité de Saint Thomas touchant le flanc de Jésus, tandis qu’à droite, la Résurrection du Christ se révèle aux Apôtres. Plus haut, quatre reliefs racontent des épisodes poignants tels que la flagellation, le couronnement d'épines, Jésus devant Caïphe et le Calvaire.

Mur et porte intérieure
Sur le côté gauche de la façade principale, vous remarquerez un petit mur ou un parapet. Juste au-dessus, un arc en fer forgé clôt cette zone. Autrefois, une sculpture de lionne trônait fièrement ici, mais elle a presque disparu sous l'effet de l'érosion. En vous approchant de cet arc, jetez un œil au portail maniériste de la fin du XVIe siècle qui se cache derrière.

La Tour

Le Clocher
Le clocher vous invite à découvrir ses quatre niveaux. Les deux premiers, de forme carrée, atteignent 22 mètres de hauteur. Les deux niveaux supérieurs, octogonaux, ajoutent 46 mètres supplémentaires et culminent à 68 mètres au total. Prêt à monter ? Il vous faudra gravir 153 marches.

En chemin, admirez les décorations qui ornent les niveaux supérieurs. Chaque coin de l'octogone est couronné d'un vase et d'une sculpture représentant un saint local. Vous pouvez y croiser San Felices, Santo Domingo de la Calzada, San Emeterio, San Celedonio, ainsi que Santa Oria et San Millán. N'oubliez pas de lever les yeux : des gargouilles, des vases et des reliefs ajoutent une touche d'élégance à l'ensemble.

Enfin, la partie la plus haute de la tour, la lanterne, dispose de huit longues fenêtres qui laissent passer la lumière. Elle est surmontée d'un dôme, d'une aiguille et d'une croix.

La Conjuration
Au deuxième niveau de la tour, juste en dessous des cloches, découvrez une fenêtre appelée "conjuration". Les archives municipales de 1750 mentionnent qu'un religieux a été payé pour apaiser les vents entre mai et septembre. Imaginez l'importance de ce lieu à l'époque !

Cette fenêtre est joliment encadrée de moulures. Au-dessus, un fronton brisé attire le regard, surmonté d'une petite ouverture ornée d’une délicate tête d’ange. Prenez un moment pour admirer ces détails et laissez-vous transporter par l’histoire qui se cache derrière cette magnifique architecture.

Les Cloches
Les cloches d'origine racontent une belle histoire. Parmi elles se trouvait la Santa Barbara, qui pesait pas moins de 733 kg. Cependant, en 1925, elles ont été remplacées par les cloches que vous pouvez entendre aujourd'hui. Écoutez-les résonner et imaginez les siècles d'histoire qui les entourent.