Randonnée dans le parc du Simien : itinéraires et conseils pour un trek réussi - Nomadays

Ethiopie

Trek et randonnée dans le parc national du Simien

20 déc. 2024

Envie de découvrir les massifs du Simien ? Bonne idée ! Ce site exceptionnel (inscrit à l'UNESCO) promet une excursion inoubliable... Suivez-nous, on vous fait découvrir 4 parcours pour réaliser un trek dans le parc national du Simien – et l'ascension du Ras Dashen.

Trek dans le parc national Simien : 4 parcours pour explorer le site

Ouvert en 1959, le parc national du Simien est une vaste étendue protégée, de plus de 200 km2 au nord de l'Éthiopie. Ce terrain escarpé – composé de vallées, de hauts plateaux et de basses terres – a été formé il y a plus de 20 millions d'années, puis façonné au gré des éruptions volcaniques et de l’érosion ! Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1978, ce plateau éthiopien est reconnu pour ses falaises et ses gorges profondes...

    

1. Trek de Gondar à Geech (3 jours)

Au départ de Gondar (ou l’ancienne cité impériale, située au nord-ouest de l’Éthiopie), découvrez le parcours en direction des montagnes de Geech. Si la ville historique n’appartient pas au parc national du Simien, elle est l’un des principaux points de départ vers le massif de Geech (ou Gich), où vous pourrez admirer l’impressionnant gouffre éponyme, d’où jaillit la cascade de Jinbar.

Infos pratiques

     Niveau de marche : assez facile

     Départ du trek : depuis la ville de Gondar (ou Debark), jusqu’au point de départ situé à Sankaber

     Principale(s) étape(s) : camp de Sankaber, Jinbar Waterfall, Geech village

     Durée : 3 jours

 

2. Trek de Gondar à Chenek (7 jours)

Un parcours échelonné sur 7 jours permet de découvrir toute la beauté du parc, sans être pressé par le temps. Cette option s’étalonne comme suit :

     Jour 1 (départ de Gondar jusqu’au parc National du Simien) : escale à Debark (2 800 mètres), puis parcours d’environ 3 heures de marche, jusqu’au camp de Sankaber. Difficulté modérée.

     Jour 2 (trek de Sankaber à Geech) : trek de 3 heures entre Sankaber (3200 m) et Gich (3800 m), au cours duquel on peut admirer la cascade de Jinbar. Puis marche en direction du village de Geech (et son campement pour la nuit). Difficulté modérée.

     Jour 3 (trek de Geech à Chenek) : c’est parti pour 7-8 heures de marche, au cours desquelles on peut voir de sublimes paysages accidentés, mais aussi le point de vue d’Imet Gogo (un des sommets des Monts Simien, situé à 3 926 m d’altitude).

     Jour 4 (trek de Cheneck à Ambiko) : tôt le matin, départ pour l’ascension du col de Buwhait, qui culmine à 4 430 m d’altitude. Après avoir admiré la vue panoramique, descente vers la vallée de Mesheha, puis marche finale jusqu’au camp d’Ambiko. Difficulté de modérée à difficile, avec de forts dénivelés (et 8 heures de marche au total).

     Jour 5 (trek de Ambiko au Ras Dashen) : grosse journée de trek avec 10 heures de marche ! Au départ du camp, en route pour l’ascension du Ras Dashen et sa sublime vue à 360°C. Puis redescente jusqu’au camp d’Ambiko. Niveau de trek difficile, avec un long parcours et de forts dénivelés (jusqu’à 1 500).

     Jour 6 (trek de Ambiko à Chenek) : au petit matin, départ vers la vallée de Mesheha (et sa rivière), puis passage par le col de Buwahit, avant d’atteindre le village de Chiroloba, puis le camp de Chenek – pour la dernière nuitée au cœur des plateaux montagneux du Simien ! Difficulté d'excursion de modérée à difficile (avec 22 km et 8 heures de marche).

     Jour 7 (Chenek- Gondar) : départ en 4x4 depuis la ville de Chenek, jusqu’à Gondar (ou l’occasion de visiter la ville historique et ses sites emblématiques, comme ses châteaux et les bains de Fasiladas).

Infos pratiques

     Niveau de marche : de moyen à difficle, selon les étapes

     Départ du trek : boucle départ/arrivée à Gondar

     Durée : 7 jours

3. L’ascension du Ras Dashen
       

Dressé à plus de 4 500 mètres d’altitude, le Ras Dashen est le point culminant du parc de Simien – et de l’Éthiopie. Cinquième plus haut sommet d’Afrique, ce pic est une attraction incontournable pour les trekkeurs confirmés !

En effet, son ascension requiert une très bonne condition physique, une bonne endurance et, evidemment, une pratique régulière de la marche en haute montagne. Les raisons ? Des paysages accidentés et un dénivelé positif – pouvant atteindre 1500 mètres, sur certains tronçons ! Une fois en haut, vous serez récompensé par une vue à 360°C sur le parc du Simien et ses reliefs…

Infos pratiques

     Niveau de marche : l'ascension du Ras Dashen ne présente pas de difficulté particulière, mais requiert une trés bonne forme physique

     Principale(s) étape(s) : camp de base d'Ambikwo (situé à 3 100 mètres d’altitude), villa de Mizma (3 600 mètres)

     Durée : de 4 à 9 jours (selon l'itinéraire dans lequel est inclus l'ascension du pic)

 

4. Un trek organisé par une agence locale

Si vous souhaitez découvrir le parc national de Simien, sans forcément réaliser une randonnée de plusieurs jours, sachez que celui-ci peut être intégré dans un parcours touristique plus global, comme le circuit de l'ancienne Abyssinie aux lacs de la vallée du Grand Rift africain. Cette option présente aussi l’avantage d’être aidé dans l’organisation du trek.

À savoir

     L’entrée du parc national du Simien est payante et se fait au bureau du parc, situé à Debark. Une fois l’entrée réglée, on vous fournit un document, prouvant que vous vous êtes bien acquitté du droit d’entrée (90 birrs/adulte et 10 birrs/enfant, soit des sommes dérisoires en euros).

     Notez aussi que le parking situé à proximité de l’entrée est également payant. Le montant varie en fonction du type de véhicule et de la durée de stationnement.

     Un conseil : prévoyez du liquide (afin de pouvoir payer en cas de souci avec le terminal de paiement électronique).

 

Comment préparer sa randonnée dans le parc du Simien ?
   

Acclimater son corps à l’altitude

Que vous souhaitiez réaliser un trek de plusieurs jours dans le parc National du Simien, l’ascension du Ras Dashen, ou simplement faire une petite balade de quelques heures sur le site, il convient d'acclimater son corps à la haute d’altitude, avant l'excursion.

En effet, l’ensemble du territoire est situé en moyenne à 3 000 mètres d’altitude, il est donc primordial de bien préparer l’organisme. Pour cela ? Séjournez dans une ville située en haute altitude, au moins 48 heures avant le début de l’ascension.

Notez que le « mal des montagnes » survient généralement autour de 2 400 mètres d’altitude. Les principaux symptômes sont des difficultés respiratoires et des maux de tête.

Être bien équipé

Pour un trek réussi, il convient aussi d’être bien équipé. La liste ci-dessous est à adapter en fonction du type de trek et de la durée de l’excursion :

     De bonnes chaussures de randonnée,

     Des vêtements chauds (surtout la nuit où les températures peuvent avoisiner 0°C) ;

     Un imperméable,

     Un bâton télescopique (pour s’aider dans les parties abruptes),

     Une tente,

     Un duvet,

     De l’eau (minérale),

     De la nourriture (en quantité adaptée)

     Un réchaud et des gamelles.

Pour faciliter l’organisation du trek, n’hésitez pas à faire appel à une agence locale, qui peut se charger de la logistique et des repas.

Si vous souhaitez, au contraire, réaliser l’excursion en solo et sans guide, notez qu’il est aussi possible de louer du matériel de camping dans les différents camps du parc de Simien (mais les tarifs sont assez onéreux). Dans la mesure du possible, partez en excursion avec votre propre matériel pour limiter les coûts.

Enfin, sachez qu’il est possible de se procurer facilement un réchaud à essence (et des combustibles) dans les centres commerciaux d’Addis-Abeba ; et d’acheter un peu nourriture auprès de la population autochtone – dont du pain et des œufs.

Choisir la bonne période

Réaliser un trek dans le parc national du Simien est globalement facile. Exceptés quelques dénivelés : les sentiers restent, pour la plupart, des parcours de randonnée classiques, sans zone d’escalade.

Néanmoins, les sentiers peuvent être beaucoup plus difficiles entre juin et septembre, lorsque le nord du pays (où est situé le parc) connaît de fortes pluies. De janvier à avril, puis de novembre à décembre, les conditions météorologiques sont favorables.

 

Quels animaux voir lors d’une excursion dans le parc national du Simien ?
   

Connu pour la beauté de ses paysages, le parc national du Simien revêt une « importance exceptionnelle pour la conservation de la biodiversité », mais est aussi un « point névralgique de la biodiversité afro-montagnarde orientale », selon l’UNESCO.

À la fois réserve naturelle et refuge, le site abrite une grande population animale, dont plusieurs espèces rares et menacées. Cette richesse naturelle fait partie des critères ayant contribué à son inscription au patrimoine mondial. Au cours de votre séjour dans les montagnes du Simien, vous aurez la chance d'apercevoir :

     Le Loup d’Abyssinie : aussi nommé « loup d'Éthiopie » ou le « chacal de Simien », ce canidé est l’un des plus menacés, avec seulement quelques centaines de spécimens vivant dans leur élément naturel… Il est reconnaissable à son pelage roux, mais aussi à ses pattes avant, sa gorge et ses oreilles de couleur blanche.
Plutôt élancé, ce loup peut atteindre près de 20 kilos et est capable de vivre au-delà de 4000 mètres d’altitude !

     Les babouins geladas : réputés pour leur sociabilité, les geladas sont reconnaissables à leur museau allongé et leur coloration rouge au niveau du torse. Une grande majorité de la population restante vit sur les plateaux éthiopiens, à partir de 1500 mètres d’altitude. Il est donc fort probable que vous en aperceviez, lors d’un trek dans le parc national du Simien !

     L’Ibex Walia : communément nommé le bouquetin d'Abyssinie, ce mammifère est une espèce endémique, qui ne vit que dans les massifs du Simien. Situé à environ 2000 m d’altitude, l’Ibex Walia est une espèce dotée d’un pelage brun, et de deux cornes majestueuses.
Longtemps victime du braconnage, ce bouquetin figure parmi les mammifères les plus menacés au monde. Néanmoins, ce dernier semble réapparaître peu à peu, grâce aux actions de protection réalisées par l’Éthiopie.

     Le Gypaète barbu : ce superbe vautour est un oiseau typique du Simien. De grande envergure, cette espèce ornithologique, au plumage blanc et roux, vit généralement à très haute altitude (autour de 4 000 m). Sa particularité ? Le Gypaète barbu se nourrit essentiellement d’ossements, ce qui lui vaut le surnom « d’oiseau casseur d’os » !

Au total, le parc du Simien abrite une vingtaine d’espèces de grands mammifères et plus de 130 espèces ornithologiques. Côté flore ? Vous pourrez voir une grande variété de plantes afro-alpines, dont des aloe vera et des immortelles...

Où dormir dans le parc national du Simien ?

Le parc national du Simien compte neuf campings et trois lodges communautaires, équipés d’une source d’eau et de toilettes, sauf Ambiko (qui n’a pas de source d’eau), Sona (qui n’a pas de toilettes) et Arkwasiye (qui n’a ni l’un ni l’autre).1

Les campings de Sankaber, Chenek et Gich disposent, par ailleurs, de douches d’eau froide1 – avec possibilité d’avoir de l’eau chaude dans le camp de Gich, en échange de paiement.

Côté lodge ? Les établissements sont équipés de toilettes, d’eau courante, de lits, de couvertures et proposent des repas locaux. Certains établissements sont plus haut de gamme – comme le Limalimo Ecolodge qui propose des chambres et des suites tout confort, avec vue sur le parc...

À noter

Par mesure de sécurité, ne campez que dans les zones prévues à cet effet, et faites très attention au risque d’incendie, pouvant être causé par une cigarette. Les feux de camp ne sont autorisés que dans certains campings (et strictement interdits en dehors des zones dédiées).

   

Questions fréquentes

Combien de parcs nationaux sont présents en Éthiopie ?

Parmi ses nombreuses zones sauvages, l’Éthiopie compte neuf parcs nationaux. Ces derniers ont été initialement créés pour protéger la faune et la flore endémique, fragilisées par le braconnage et la déforestation massive. Ces initiatives, entreprises dans les années 1950, font de l’Éthiopie un pays reconnu pour sa biodiversité abondante.

Combien d’aires protégées y a-t-il en Éthiopie ?

Grâce à ses actions en faveur de l’environnement, l’Éthiopie est composée de nombreuses zones protégées, de différents types – parcs nationaux, sanctuaires, réserves sauvages et zones de chasses contrôlées. Au total, ces aires préservées couvrent environ 10 % des terres éthiopiennes.

Est-il sûr d'aller en Éthiopie ?

Avant d’organiser votre voyage en Éthiopie, faites un tour sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour vérifier la situation politique, ainsi que le niveau de vigilance à l’instant T – qui peut être différent selon les régions.

 

Audrey Denjean